L'anatomie du Super Moc' Paul
Une forme qui s’adapte à tous
La forme du mocassin Paul, c'était notre 1er défi.
Dans une paire de chaussure, la forme c'est la base qui définit tout ce qui va suivre… pourtant, on a tendance à l'oublier.
Dans notre cas, il nous fallait une forme qui allie confort, solidité… mais sans faire chaussure de papy ou de randonnée.
Un peu perdus après nos 3 premiers prototypes, j’ai demandé conseil au king, Armindo (notre chef d’atelier).
En évoquant les mots “aisance” et “confort” au niveau du cou-de-pied, Armindo m’a immédiatement orienté vers la toute première forme que son père a conçue dans les années 50, au début de la création de l’atelier.
A l’époque, un homme avait dans son vestiaire qu’une seule paire de chaussures : il avait donc intérêt à être bien à l’intérieur !
Alors, bien sûr, cette forme, il fallait la mettre au goût du jour, et c’est ce que nous avons fait, au courant de quelques nuits blanches avec Rudy …
Le résultat ? une forme qui respecte l'héritage du mocassin, aussi confortable qu’un chausson… avec le style en plus !
Petits, grands, larges, fins, volumineux... elles conviendront à tous les pieds.
Notre cuir : Les Tanneries du Puy, la meilleure tannerie de France, tout simplement
Impossible pour nous de faire dans la demie-mesure (surtout après avoir autant travaillé chaque détail de la paire !)
On voulait la crème de la crème. Alors quand on souhaite le meilleur, autant prendre les meilleurs.
On est donc allé du côté de les Tanneries du Puy en Auvergne, une institution. Ce sont les spécialistes depuis 1946 dans le tannage de cuir de veau. Elle fournissait même à une époque la maison Weston.
Enfin, l'avantage de travailler avec un atelier français c’est son petit prix ! 🤣 Non je déconne, le cuir est parmi les plus chers mais il vaut largement son prix.
Non, l’avantage c’est qu’on a une garantie d’avoir le un cuir le plus “propre” possible.
Plus la distance est courte vers notre atelier au Portugal, moins nous prenons de risque que les peaux s'abîment pendant le transport.
Cuir pleine fleur, évidemment
Nous avons sélectionné pour le cuir de la tige (le cuir du dessus de la chaussure), leur cuir de veau pleine fleur appelé “box calf”.
C’est la partie la plus noble et la plus robuste du veau (qui se trouve sur le dos), difficile de faire mieux.
Même après 15 années de cirage, il ne bougera pas.
Il se patinera avec le temps et sera plus beau d’années en années, comme une bonne bouteille de vin...
Vous pourrez même donner ce moc’ à vos petits enfants.
C’est solide et élégant... ce cuir résonne comme une symphonie de Mozart.
Fabriquées à Guimarães, par notre ami depuis de plus de 30 ans
La confection de ce moc est confiée à un atelier familial situé au Portugal, non loin de Porto.
Les 120 étapes nécessaires à la fabrication de la paire de chaussures sont réalisées à la main, par des artisans expérimentés, qui travaillent dans cet atelier parfois depuis plus de 40 ans.
Aucune chance pour nous d’être déçus de la qualité de chaque paire qui en sort.
Cet atelier, je le porte dans mon "coracaõ", je le fréquente depuis que je sais marcher... alors plutôt que d'écrire une lettre d'amour, j'ai préféré tourner une vidéo qui te raconte mon idylle.
Une semelle d'alpiniste de 1937... totalement remise au goût du jour !
Paul m’avait parlé lors de nos échanges d’une semelle d'alpiniste italienne qu’il adore.
C’était l’une des premières semelles commando, la carrarmato créée par Vibram en 1937.
Mais malheureusement, Vibram ne la propose plus dans son catalogue...
Pour être franc, je ne voulais pas partir sur la carrarmato pour 3 raisons :
- Elles étaient vraiment balaises (genre encore plus balaises que la semelle de nos Luca !)
- Ensuite, les délais de livraison étaient trop longs du côté de la marque Vibram pour prendre un modèle similaire à l'original. Hors de question de vous faire patienter 4 mois !
- Enfin je voulais innover en créant une semelle sur-mesure pour sublimer la vision de Paul (et aussi pour me faire un kiff : ça fait longtemps que je voulais créer MA propre semelle comme toutes les grandes maisons, même si ça coûte un peu plus cher.)
Armindo m’a présenté un petit atelier proche du sien à Guimaraes, spécialisé dans la confection de semelles. Cet artisan s’est rapproché le plus possible du modèle original rêvé par Paul.
Nous avions trouvé (enfin, créé) la perle rare, une semelle sur-mesure retravaillée reprenant l’ADN de la semelle carrarmato qui fait vibrer Paul.
En plus de cela, nous avons réussi à alléger la semelle avec un caoutchouc moins lourd que l'originale pour améliorer le confort et la souplesse (heureusement on a fait des progrès depuis 1937 !)
Un cousu rare et complexe :
le Goodyear Stormwelt… Flex
La semelle a beau être souple mais sans un bon montage cela ne sert à rien.
C’est comme monter les roues d’un 4x4 LandRover sur une Fiat 500, ça n’a pas de sens.
Alors on a fait un truc assez cool, un truc de geek de la chaussure.
Un GOODYEAR FLEX.
A l’origine, le goodyear est un montage qui se veut “généreux” avec ses doubles coutures, ce qui nous arrangeait bien en terme de style.
En revanche, avec ses deux couches de cuir, le goodyear n’est pas vraiment flexible...
Et le problème s’aggrave quand on passe du “Goodyear” au “Goodyear Stormwelt” ( = c'est-à-dire quand on rajoute ENCORE une bande de cuir au montage, ayant pour objectif de rendre la chaussure totalement étanche…)
Fatalement, toutes ces couches (double semelles Goodyear + la couche du Stormwelt) rendent le mocassin aussi flexible qu’une barre de fer.
Mais c'était sans compter sur la magie d’Armindo !